Ecole et inégalité

Publié le par front de gauche-reunion

ecolier.jpg

 

 

Lu dans le Monde Diplomatique de janvier 2012 :

 

«Depuis une dizaine d’années, les chercheurs sont parvenus à un consensus qui n’a pas été remis en cause. Au mieux, l’éducation compte pour 15% dans les résultats des élèves; leur environnement socio-économique pour environ 60% ».

 

Evidemment, le premier corollaire de ce constat est celui du choix sociétal de l’école publique, performante, républicaine en lieu et place d’écoles privées qui conduisent, par le jeu social, à la constitution de ghettos éducatifs. Précisément donc, tout le contraire de ce qui a été fait ces cinq dernières années par le pouvoir Sarkozy. La performance a été littéralement battue en brèche par la semaine de quatre jours au primaire, la dégringolade de 10 points du taux de la scolarisation dès 2, la suppression de 66 000 postes sans baisse corrélative des effectifs élèves, le bac pro en trois ans (au lieu de quatre), la fin de l’année de formation des primo-enseignants, l’allègement des programmes, l’évaluation des enseignants par les seuls chefs d’établissements, etc. La suppression de la carte scolaire, la fin de fait du collège unique, l’autonomie des lycées et universités mettent clairement les établissements en concurrence au bénéfice direct des familles qui disposent des bons réseaux c'est-à-dire principalement les familles aisées.

 

Pire, le Chef de l’Etat s’en est allé depuis 2009, et malgré le barrage de l’administration, jusqu’à rembourser pour plus de 50 millions d’€/an les frais de scolarité des lycéens expatriés, enfants de salariés de multinationales inscrits dans des établissements locaux privés et anciennement payés par l’entreprise elle-même … tout en refusant de le faire pour les enfants de fonctionnaires.

 

Selon un rapport parlementaire, la facture pourrait même atteindre 700 millions (l’équivalent de 15 à 20 000 enseignants) si on l’étendait à l’école, le collège et l’université. A l’inverse, les forces de progrès doivent naturellement tout mettre en œuvre pour contribuer à ce que l’école atteigne ce maximum de la valeur ajoutée qui lui incombe. Les chantres de la seule « égalité des chances » à l’école ne peuvent s’affranchir quant à eux de préciser surtout comment alors ils traitent la question sociale (création d’emplois, salaires et droits).

 

Jean-Hugues Savigny

Front de Gauche Réunion

Publié dans Politique Nationale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article